“Plus que de recruter, l’enjeu est de fidéliser”

Source : IT Nation

Face à une pénurie croissante de profils IT qualifiés, NSI mise sur la fidélisation, la formation continue et une culture d’entreprise forte pour répondre aux besoins de ses clients luxembourgeois. Christophe Nicolas, Directeur BU Talent Solutions, revient sur les leviers activés pour attirer, développer et maintenir les talents au sein de l’organisation.

Face à une pénurie croissante de profils IT qualifiés, NSI mise sur la fidélisation, la formation continue et une culture d’entreprise forte pour répondre aux besoins de ses clients luxembourgeois. Christophe Nicolas, Directeur BU Talent Solutions, revient sur les leviers activés pour attirer, développer et maintenir les talents au sein de l’organisation.

Comment soutenez-vous les besoins en compétences des organisations luxembourgeoises ?

Aujourd’hui, NSI compte entre 250 et 300 consultants qui interviennent en permanence au sein des organisations luxembourgeoises. La moitié de notre effectif est mobilisée à travers une grande diversité de missions chez nos clients.

Le recours à des ressources externes reste un modèle particulièrement apprécié, tant par les acteurs économiques que par les institutions européennes ou nationales présentes au Grand-Duché. Notre rôle, dans ce contexte, est de répondre aux besoins en compétences de nos clients pour leur permettre de mener à bien leurs projets de transformation numérique. On observe d’ailleurs une forte demande pour de nouveaux métiers liés au cloud, à la valorisation des données, à la cybersécurité ou encore au déploiement de l’intelligence artificielle. Le véritable défi, pour une structure comme la nôtre, est de parvenir à trouver ces compétences afin de répondre aux attentes du marché.

C’est d’autant plus difficile que les ressources qualifiées sont en pénurie …

En effet. D’une part, nous évoluons dans un marché concurrentiel, avec d’autres acteurs spécialisés dans la mise à disposition de ressources, mais aussi avec des sociétés de services informatiques. D’autre part, les compétences requises sont rares. Notamment pour les nouveaux métiers, la pénurie de talents tend à s’accentuer : le vivier se réduit.

En termes d’attractivité, le Luxembourg peine à rivaliser avec d’autres grandes villes. Les contraintes liées au télétravail pour les frontaliers rendent l’attraction des talents plus difficile ces derniers mois. De nombreux professionnels de l’informatique basés dans le Grand Est préfèrent aujourd’hui collaborer avec Paris, profitant de possibilités de télétravail plus étendues, plutôt que de faire le trajet vers le Luxembourg.

Comment répondre à cette concurrence et à cette pénurie structurelle ?

Il faut s’adapter, repenser le modèle dans son ensemble. Il convient bien sûr d’explorer les possibilités d’offrir plus de flexibilité à nos consultants, mais il est tout aussi essentiel de travailler sur le développement de carrière de chacun. Plus que le recrutement, l’enjeu est aujourd’hui la fidélisation. Cela suppose un accompagnement personnalisé. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur une équipe conséquente, avec huit Business Talent Management Specialists, qui accompagnent nos consultants tout au long de leur parcours chez NSI.

Dans ce contexte de tension sur le marché de l’emploi, il est essentiel de capitaliser sur la relation, d’offrir des perspectives attrayantes et d’investir dans la formation. Grâce à la NSI Academy, nous aidons nos collaborateurs à évoluer vers les nouveaux métiers et à développer les compétences dont le marché aura besoin demain. Nous nous efforçons d’être proches de chacun, pour qu’il se sente reconnu, valorisé, et qu’il puisse s’identifier à notre écosystème. La culture d’entreprise joue un rôle clé dans l’attraction et la rétention des talents.

Comment cela se traduit-il concrètement ?

Cela passe par des contacts réguliers et une écoute attentive, pour envisager ensemble les perspectives d’évolution. Cet échange a lieu lors de l’entretien annuel, un moment très attendu par nos collègues, mais aussi tout au long de l’année. C’est d’autant plus important que nos consultants sont la plupart du temps chez le client. Nous organisons régulièrement des événements internes, summer party, family day, team buildings, pour renforcer le lien avec notre communauté. Chaque détail compte pour que chacun se sente bien et ait envie de contribuer à la réussite de notre structure et de celle de nos clients. Nous restons à l’écoute pour offrir de la flexibilité, comme la possibilité de  venir travailler dans nos bureaux à Esch ou à Bertrange.

De manière générale, comment évolue la demande ?

Nous observons un ralentissement de la demande depuis plusieurs mois. Néanmoins, nos clients continuent à exprimer des besoins en compétences. Notre défi est de nous distinguer par notre capacité à répondre rapidement, avec des profils qualifiés. Nous bénéficions d’une image sérieuse et d’une solide renommée sur le marché, ce qui constitue un atout.

Pour répondre à la demande, nous devons aussi recruter de plus en plus loin. NSI a noué des partenariats avec plusieurs écoles et universités pour offrir à de jeunes talents des opportunités dès la sortie d’études. Environ 10 à 15 % des profils recrutés proviennent du Maghreb, d’Inde ou du Portugal, pour citer les principaux viviers. L’intégration de ces collaborateurs nécessite un accompagnement spécifique, que nous avons mis en place.

Quels sont les principaux profils recherchés par vos clients ?

Nos clients sont exigeants et recherchent des profils expérimentés, dotés de compétences multiples. L’expertise dans les domaines de l’IA (solutions Copilot ou WatsonX), de la data ou de la business intelligence est très recherchée. Les architectes data sont également très sollicités. La demande pour les business analysts reste forte. On recherche aussi de nombreux talents dans la cybersécurité ou encore le cloud.

On voit aussi beau coup de structures créer leur propre centre de compétences à l’étranger. Quel regard portez-vous sur cette tendance ?

La création de centres de compétences nearshore ou offshore est une réponse aux enjeux de pénurie. Cependant, de nombreux acteurs ayant opté pour ce modèle ont finalement fait marche arrière. Sur des sujets stratégiques, directement liés à leur cœur de métier ou à leurs projets de développement, nos clients préfèrent disposer de ressources locales. Cela permet une meilleure maîtrise des enjeux, un suivi de projet plus fluide et une communication plus
efficace.